Un petit déjeuner
Au bistrot de la Grande Place
Oui, pour ça je me déplace
Rien à amener
Café Américain et pain Français
Je me mets tout en face
De l'église Boniface
Sans gêne et ça me plaît
Il n'y a rien qui me manque
Un œuf à la coque, il faut que je le casse
Avec la cuillère auprès de ma tasse
Assis sur la banque
un peu de Brie sur une tranche de pain
un fleuve de personnes passe
En route pour Montparnasse
Mieux prendre le train
Auprès de moi, une table vide
Sur un plateau reste une carcasse
Sans doute d'une poule élevée en masse
Qui vient d'être digérée d'un estomac rigide
Deux yeux maigres et affamés m'ont regardé
Soudain une rêverie s'arrête, je paie et je vole
De sa présence et son regard si drôle
Il ne reste plus que des miettes à ramasser
La réalité qui brise le coeur
Mes émotions remontent à la surface
Mes angoisses prennent leur place
Une vie éternelle en peur
Ne serais-je jamais guéris
Du mauvais taux de cholestérol
Qui me prend en charge comme un viol
Auquelle je me suis soumis